Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 6 mars 2019 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

J'ai la chance d'avoir été présent dans cette commission en 2008, au moment où nous discutions de l'UPM. Je n'ai pas partagé beaucoup d'idées de Nicolas Sarkozy mais je trouvais que celle-là avait du sens. Je m'y suis intéressé.

Cela fait dix ans et je m'interroge sur l'évolution des partenariats qui favorisent l'UPM, notamment ceux noués par mon pays. Au début du printemps arabe tunisien, avant l'arrivée d'Ennahdha, quand Ben Ali est tombé – et Michèle Alliot-Marie en même temps grâce à cette commission –, nous aurions pu créer en lien nouveau entre la Tunisie et la France. Nous aurions pu créer ce lien pour aider la Tunisie à être forte de sa révolution. Que nenni ! Il n'y a rien eu ou très peu de chose.

La France aurait pu aider le peuple marocain à sortir du problème du Sahara occidental en oeuvrant à l'application des résolutions des Nations unies pendant cette période pour favoriser l'UPM. Il n'y a rien eu, en tout cas pas dans le bon sens.

La France aurait pu s'abstenir d'une intervention militaire aventureuse en Libye, qui a d'ailleurs plombé un peu le printemps arabe en Tunisie et en Égypte. La Libye était un pays riche et, d'après ce que m'ont dit les Tunisiens, ils y trouvaient une ressource notamment dans le domaine médical. Cette ressource a disparu du jour au lendemain.

Je fais abstraction de l'Algérie où la situation est particulière mais qu'a-t-on attendu pour nouer des partenariats très particuliers avec ce pays ? On a l'impression que la France n'a pas du tout voulu créer de partenariat avec l'Algérie.

L'UPM se retrouve un peu handicapée peut-être par l'attitude de l'une des grandes puissances de la Méditerranée. C'est mon analyse. Je me dis que votre travail doit être bien compliqué pour aboutir à quelque chose de faisable. Ce format 5+5 m'inquiète. Pour ma part, je suis partisan d'un multilatéralisme juste et équitable avec toutes les puissances. Je ne suis pas du tout favorable à ce que certaines s'arrogent le droit de penser pour les autres. À mon avis, c'est un aveu d'échec de mettre en place ce dispositif. Peut-être que tout a été fait pour que ce seul dispositif soit mis en place. Quelle est votre perception des choses ? N'hésitez pas à contredire tous mes propos pour nous éclairer. Je reste inquiet pour l'avenir parce que l'on n'a pas cherché à mettre les deux rives de la Méditerranée en situation de d'égalité pour pouvoir travailler.

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