À l'unisson de la quasi-majorité de mes collègues, je ne peux que me féliciter du travail accompli par l'UPM depuis des années. Je considère que ces instances, nationales ou internationales, qui visent à renforcer le dialogue, font toujours avancer les choses.
En janvier 2017, j'ai remis avec notre ancien collègue Jean Glavany un rapport sur le grand Maghreb – Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Mauritanie. Nous avions pour mission d'identifier les principales mutations à l'oeuvre dans les pays du Maghreb, d'évaluer leurs effets sur le partenariat euromaghrébin et de mesurer le chemin parcouru. Le défi le plus important s'est avéré être la sécurité. Si la crise libyenne a sans doute contribué à déstabiliser le Grand Maghreb, le risque de terrorisme, les migrations, la montée en puissance des trafics ainsi que les séquelles de l'esclavage, qui, on ne le dit pas assez, perdurent, notamment en Mauritanie, sont aussi des facteurs de déséquilibre.
Les pays maghrébins sont des partenaires indispensables pour stabiliser les frontières au nord et au sud de ces pays, notamment avec la bande sahélo-saharienne. Les seuls progrès que l'on puisse constater tiennent à la stabilité de la Mauritanie, que la France a été quasiment la seule à aider, et à la mise en place du G5 Sahel qui, s'il ne manque pas d'hommes et de forces de commandement, a cruellement besoin de moyens.
Monsieur l'ambassadeur, vous avez dressé un large inventaire du possible. Il me semble que ce qui est indispensable à ces pays, c'est une politique keynésianiste, avec de grands travaux comme il en a été lancé en Tunisie, dans les domaines de l'énergie, des grandes infrastructures, des réseaux de communication, mais aussi de la santé et de l'éducation. Où en est-on aujourd'hui ?