Monsieur le secrétaire général, je ne partage pas votre sentiment sur l'état de déliquescence des institutions de la Syrie et de la Libye. Il ne me semble pas que ces deux pays soient comparables et je ne comprends toujours pas cette espèce de delta de mensonges qui s'est installé depuis une dizaine d'années à propos de notre relation – ou de notre non-relation – avec la Syrie.
Lors de la dernière question au Gouvernement qu'il m'a été donné de poser, il y a un an, j'ai pu dire l'inquiétude que m'inspirait le destin de notre petite soeur de tragédie, l'Algérie. Je voyais arriver la fin de M. Bouteflika, que l'on avait déjà sorti, à l'époque, de la naphtaline pour conjurer la victoire électorale des frères musulmans. Je prévenais que nous irions au-devant de graves difficultés si nous ne prenions pas d'initiative. Nous n'en avons pris aucune. Or l'armée joue un rôle très important, et ce n'est plus l'armée de libération de Ben Bella ou de Boumediene : chacun sait ici qu'elle est largement traversée par des courants salafistes très puissants, qui font planer un grand danger sur le pays. Êtes-vous en mesure de nous dire si la grande soeur suit l'évolution de cette affaire qui, si elle n'était pas traitée, pourrait faire jouer à Marseille un rôle dont elle se passerait bien ?