Après des années à douter et à se chercher, l'UPM s'est enfin dotée d'une feuille de route en 2017. Je m'en félicite et salue votre engagement et votre optimisme. Toutefois, la cohérence des actions de l'UPM n'est pas évidente à percevoir. Vous avez dégagé sept priorités stratégiques – dépollution de la Méditerranée, développement des autoroutes de la mer, protection civile, plan solaire Méditerranée, enseignement supérieur, recherche, développement des entreprises – auxquelles vous ajoutez les questions liées aux genres et à la jeunesse. S'en dégage une impression de foisonnement de projets très variés plutôt qu'une vision stratégique.
Étant donné les difficultés que les Européens eux-mêmes éprouvent à définir leur propre projet, les conflits et les antagonismes qui existent entre les pays, je suis assez inquiet sur la capacité des membres de l'UPM à porter un projet clair, ambitieux et partagé. Pour mettre en place une politique participative et inclusive, le bon niveau n'est-il pas plutôt celui des grandes métropoles innovantes, comme Marseille, Barcelone, La Valette, Tanger ou Oran ? Les États seraient simplement chargés de veiller à la pertinence de ces projets.
Jean-Luc Mélenchon, au sujet de la pollution, a évoqué la mer Baltique. La France a proposé le classement de la mer Méditerranée en zone d'émission contrôlée de soufre – Sulfur Emission Control Area (SECA) –, les deux seules zones de ce type en Europe concernant la mer du Nord et la mer Baltique. Une étude du ministère de la transition énergétique révèle qu'il faut imposer aux bateaux d'utiliser du fioul à 0,1 % de soufre, alors que le taux au plan mondial se situe entre 0,5 % et 1,2 %. J'espère sincèrement que l'UPM soutiendra cette demande auprès des autres États, afin que nous parvenions, ensemble, à imposer la norme de 0,1 % de soufre.