Votre rapport nous éclaire sur des enjeux complexes, dont on parle peu. Dans le contexte du Brexit, on nous reproche parfois de signer des accords par-dessus les lignes politiques nationales, dans le silence et la discrétion ; c'est donc une bonne chose que nous puissions débattre du protocole de Nagoya-Kuala Lumpur. J'ai moi aussi l'impression qu'avec cet accord, nous arrivons après la fumée des cierges. Je me demande quelle est notre stratégie face à ces géants des céréales qui vendent à la fois les semences, les herbicides et les médicaments, et achètent des terres agricoles partout dans le monde, sans que les États ne soient consultés. Je crois que c'est un vrai enjeu, un enjeu de société, car aujourd'hui, nos sociétés ne sont pas motivées par le fait de consommer toujours plus, mais plutôt de consommer mieux. Les enjeux de santé publique sont devenus très importants.
Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, ma famille politique demande la mise en place d'un bouclier vert, afin de stopper le dumping écologique et social que nous subissons avec les produits agricoles en provenance de pays tiers de l'Union européenne qui n'ont pas les mêmes normes que nous. Il est important que le consommateur ne soit pas trompé : lorsqu'il mange une pomme importée de Chine, il est évident qu'elle n'a pas été cultivée avec les mêmes standards qu'en France. Ce bouclier vert me semble donc important, en plus de ce que prévoit l'accord que vous nous présentez aujourd'hui.