Intervention de Bruno Joncour

Réunion du mercredi 20 mars 2019 à 17h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Joncour :

Monsieur le ministre, j'aimerais revenir, au nom du groupe du Mouvement Démocrate et apparentés, sur la situation algérienne. Les enjeux de cette crise sont considérables et la France a un rôle à jouer, dont vous avez bien défini l'esprit. La transition proposée par le président Abdelaziz Bouteflika et les quelques changements qui se sont produits ces derniers jours ne suscitent pas l'adhésion du peuple algérien. Vous connaissez les risques d'une telle transition, puisque ce cas de figure s'est déjà produit dans l'histoire récente de l'Algérie : la transition avortée du début des années 1990 a engendré une décennie noire, dont l'Algérie a mis du temps à se sortir.

Aujourd'hui, les enjeux sont presque les mêmes : démocratisation, organisation d'élections libres et pluralistes, acceptation des résultats, mise en place d'un nouveau pouvoir légitime, définition d'une nouvelle stratégie économique et sociale. Il est capital que l'Algérie sorte par le haut de cette séquence : les manifestations massives de ces dernières semaines nous laissent à penser qu'une telle transition est possible, même s'il existe des éléments internes qui rendent évidemment les choses complexes, et peut-être moins consensuelles qu'il n'y paraît.

Dans ce contexte, les outils de coopération doivent être renforcés. Une occasion nous est offerte par l'annonce du Président de la République d'organiser le 24 juin prochain un sommet réunissant les pays des deux rives de la Méditerranée, sur la base de l'actuel dialogue « 5 + 5 ». Il importe que la société civile ait toute sa place dans ce sommet et qu'elle y contribue pleinement : nous devons tout faire pour que ce soit le cas. La collaboration méditerranéenne a fait l'objet de nombreuses tentatives, souvent infructueuses. Il s'agit pourtant d'un élément important de la stabilisation de la région et nous sommes heureux que la France entende reprendre l'initiative dans ce domaine.

Monsieur le ministre, ce sommet pourrait être une occasion de fédérer les peuples des deux rives autour de projets communs et d'une ambition commune. Quels sont les enjeux que revêt ce futur sommet et quels sont les objectifs poursuivis par votre ministère pour en faire une réussite et un marqueur fort de la coopération méditerranéenne ?

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