Intervention de Meyer Habib

Réunion du mercredi 20 mars 2019 à 17h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Monsieur le ministre, je voudrais, au nom du groupe UDI, Agir et Indépendants, revenir sur la crise diplomatique franco-italienne, qui a culminé avec le rapatriement de notre ambassadeur Christian Masset le 7 février. Je ne vous cache pas que cet épisode a été très mal vécu par les près de 100 000 Français qui vivent en Italie. Même si je pense, à titre personnel, que les torts étaient partagés à l'origine, rien ne peut justifier les outrances et les dérapages à répétition des vice-présidents du conseil italiens, Luigi di Maio et Matteo Salvini. Depuis le 15 février, la situation semble s'apaiser, puisque notre ambassadeur est retourné à Rome et qu'une visite d'État du Président de la République italienne, Sergio Mattarella, est prévue pour le mois de mai. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous dire où nous en sommes ?

Ma deuxième question porte sur les droits des femmes en Iran. Il y a une semaine, alors que nous venions de célébrer la Journée internationale des droits des femmes, la justice iranienne condamnait Nasrin Sotoudeh, avocate militante des droits humains, à trente-huit ans de prison et 148 coups de fouet. Au même moment, au cours d'une mascarade dont l'ONU a le secret, l'Iran faisait son entrée dans sa commission de la « condition de la femme ». Monsieur le ministre, alors que le Président de la République a rendu hommage à Nasrin Sotoudeh à l'occasion de la remise du prix Simone-Veil, pendant combien de temps allons-nous continuer à avoir des relations normalisées avec la République islamique d'Iran, qui est un régime agressif, liberticide et misogyne ?

Mon dernier point concerne les relations franco-israéliennes. Le 22 février, la France a déclaré regretter le gel d'une partie des revenus fiscaux qu'Israël devait transférer à l'autorité palestinienne. De quoi s'agit-il, monsieur le ministre ? D'une somme de 122 millions d'euros que l'Autorité palestinienne a utilisée l'année dernière pour verser des pensions aux familles des terroristes. On aurait pu espérer que notre pays s'indigne de ces primes versées aux terroristes. Mais ce qu'il regrette, c'est la décision israélienne ! Monsieur le ministre, j'ai du mal à croire que nous ayons accordé une telle caution morale à la politique de terreur sponsorisée par l'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui éloigne toute perspective de paix dans la région. Imaginez un seul instant qu'un pays allié de la France cautionne le versement d'allocations aux familles de Salah Abdeslam, Mehdi Nemmouche ou Mohammed Merah ! Pour moi, c'est exactement la même chose.

Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous expliquer pourquoi le Quai d'Orsay a adopté cette position incompréhensible, alors qu'il est resté silencieux face à l'assassinat d'un père de douze enfants et d'un jeune soldat de dix-neuf ans et face à la répression brutale que subit depuis jeudi dernier, de la part du pouvoir corrompu du Hamas, le peuple palestinien à Gaza ?

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