Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 20 mars 2019 à 17h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Monsieur le ministre, quelle est la situation de Laurent Fortin, à la veille de la venue du président chinois ? Notre boulanger va-t-il enfin pouvoir revenir en France ? Il n'y a pas qu'en Chine que le pouvoir utilise abusivement l'enfermement pour l'exemple. En France, Georges Ibrahim Abdallah est maintenu en détention en toute illégalité, alors qu'il a purgé sa peine de sûreté depuis 1999 et qu'il a fait de nombreuses demandes de mise en liberté. C'est un scandale, et même Yves Bonnet, qui était directeur de la direction de la surveillance du territoire (DST) à l'époque, se demande comment notre pays peut accepter les pressions internationales qui lui imposent de maintenir quelqu'un en prison illégalement.

En matière judiciaire, la France malmène aussi des réfugiés politiques. Le cas de Mohamed Kadamy, réfugié djiboutien vivant en France, est grave. Au-delà du fond de l'affaire judiciaire, que vous ne pouvez pas commenter, la France a-t-elle l'intention de collaborer avec la justice de pays que des gens ont fuis et de remettre en cause le statut de réfugié politique ? Si M. Kadamy est renvoyé à Djibouti pour des faits qui, vous en conviendrez, sont mineurs, ce sera un précédent extrêmement dangereux pour tous les autres réfugiés politiques en France.

Notre pays n'a pas le monopole de la brutalisation de la justice. La Cour pénale internationale (CPI) maintient Laurent Gbagbo, qui a pourtant été acquitté par cette même Cour, dans une sorte de liberté conditionnelle, avec une assignation à résidence dans un pays tiers en attendant l'épuisement de toutes les procédures d'appel. C'est contraire au droit. Pourquoi la France ne s'en indigne-t-elle pas, alors que toutes les conditions semblent réunies pour permettre un retour de l'ancien président ivoirien dans son pays et pour que la réconciliation y soit enfin menée ?

Enfin, j'aimerais connaître votre réaction à l'article publié aujourd'hui par L'Humanité. Il y est indiqué qu'en violation de la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui demande aux États de faire une distinction, dans les liens qu'ils peuvent avoir, entre Israël et les territoires occupés illégalement par cet État, l'agence publique Business France a organisé une réunion avec des partenaires économiques français pour valoriser certains projets menés par Israël dans les territoires occupés.

En tant que président du groupe d'amitié avec le Mozambique, j'ai aussi une pensée pour nos amis de ce pays, du Zimbabwe et du Malawi après le cyclone qui vient de causer de nombreux morts.

Je prendrai sans doute connaissance de votre réponse grâce à la vidéo, monsieur le ministre, ou, mieux encore, par le compte rendu, car je vais devoir m'absenter tout à l'heure, et je vous remercie de m'en excuser.

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