En vous entendant, monsieur le secrétaire d'État, je ne sais plus si c'est le pessimisme ou l'optimisme qui doit l'emporter. J'associe Régis Juanico à ma question.
Dans une interview à Libération cette semaine, vous avez évoqué le risque d'une alliance d'extrême droite, qui va des frères Koch aux États-Unis jusqu'aux oligarques russes avec, au carrefour de cette internationale, un certain Steve Bannon, qui aurait l'intention de lever des fonds pour les redistribuer à des associations ou des groupuscules servant son projet idéologique. La semaine dernière, notre commission d'enquête s'est intéressée à la lutte contre la cybercriminalité, aux activités de l'extrême droite sur les réseaux sociaux et à ses modalités de financement. Les réseaux d'extrême droite peuvent agir par le biais de forums, comme Blabla 18-25 sur jeuxvideo.com, de sites internet, de chaînes YouTube ou encore grâce à l'application chinoise TikTok. Leurs actions vont du raid, à l'instar de celui qui avait été orchestré en 2017 contre Nadia Daam, journaliste à Europe 1, à la publication de saluts nazis sur TikTok, en passant par la levée de fonds – grâce aux quelque 200 000 dollars récoltés par le biais de la plateforme WeSearchr, Génération identitaire avait pu dépêcher un bateau anti-migrants visant à entraver l'action des associations.
Nous aimerions en savoir davantage sur les actions que vous comptez mettre en place. Même si elles ne cautionnent pas les idées d'extrême droite, les plateformes de financement participatif ont une responsabilité, dans la mesure où elles sont, pour ces réseaux, un moyen de se financer. D'autre part, certaines entreprises utilisent la publicité sur Internet sans toujours savoir où va cette publicité. Des citoyens, conscients de cette dérive, ont dénoncé une telle pratique et réussi à faire disparaître la majeure partie des contenus publicitaires de Boulevard Voltaire, par exemple. Pouvons-nous aller plus loin dans la responsabilisation des entreprises ?