Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vos réformes, comme votre méthode, commencent à provoquer un sérieux remous, au lieu de la confiance attendue.
Ce remous a débuté chez les enseignants « stylos rouges » et syndiqués, et il atteint désormais les parents. Son point culminant a été les manifestations qui ont eu lieu partout en France ce week-end, dont une dizaine en Seine-Saint-Denis, et qui se renouvelleront le 4 avril.
Les principales raisons du mécontentement des enseignants sont la mise sous contrainte des libertés d'expression et pédagogiques, une école à deux vitesses qui a dévoyé l'égalité, et la mise en concurrence des établissements et des personnels.
Les enseignants ont bien compris qu'ils sont les variables d'ajustement de votre logique comptable. Là, vous les transformez en conseillers d'orientation pour supprimer des centres d'information et d'orientation – CIO – et des postes de psychologues de l'éducation nationale – PSYEN ; ici, vous exigez qu'ils deviennent des jurys de sélection pour l'entrée à l'université.
Maintenant, vous les sommez de devenir des managers évaluant les performances des enfants dans le but de classer les établissements.
Face à un tel dévoiement de leur métier, les professeurs ont désobéi et refusé de faire remonter les résultats d'évaluations, annulé de bacs blancs, donné vingt sur vingt à tous les élèves ou encore démissionné du poste de professeur principal.
En réponse, vous avez décidé de les punir : gazage d'enseignants à Toulouse,