Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation d'arjowiggins

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Ma question, qui s'adresse au Premier ministre, porte sur la situation de l'entreprise Arjowiggins, et plus particulièrement sur ses deux sites dans la Sarthe et le Loir-et-Cher. Dans la Sarthe, plus de 700 salariés vont être licenciés. Mais ce sont évidemment beaucoup plus d'emplois et de richesses qui vont disparaître. C'est un couperet pour les salariés et leurs familles, une défaite pour l'outil industriel et pour nos territoires.

Une longue réunion, à laquelle j'ai participé, a eu lieu hier en préfecture. Il y a été décidé un accompagnement, que j'espère vraiment actif pour les salariés qui recevront leur lettre de licenciement. Mais des questions plus générales sont posées. Arjowiggins était l'une des premières entreprises papetières en Europe. Elle est une filiale du groupe Sequana, dont la cote boursière atteint aujourd'hui 9 millions et le dirigeant est payé 1,4 million d'euros par an. Son premier actionnaire est par ailleurs Bpifrance. Plus de 250 millions d'euros lui ont été versés, sous forme d'investissements ou de prêts, au cours des dernières années, sans que l'on sache précisément à quoi ils ont servi. Pourquoi l'ensemble des mécanismes d'information et de surveillance n'ont-ils pas permis d'agir efficacement en amont, face aux risques qui existaient ?

Certes, le coût de la pâte à papier a fortement augmenté certains mois, parfois jusqu'à 30 %. Mais la société aurait pu être couverte contre ce risque. Une telle situation pose donc la question du renouveau industriel de et dans notre pays, et de ses moyens : fiscalité adaptée, orientée vers l'investissement vraiment productif sur notre territoire ; mobilisation en faveur des compétences et de la formation des salariés et des demandeurs d'emploi dans les bassins économiques.

Je souhaite, monsieur le Premier ministre, qu'au-delà des émotions naturelles du moment, l'État, que vous représentez, réponde à ces deux questions simples : si les collectivités territoriales, notamment la région, ont été sollicitées, comment l'État assurera-t-il l'accompagnement des salariés dans la transition économique de ce territoire ? Comment entend-il répondre à l'enjeu industriel en rendant plus claire et plus efficace sa politique et en assurant mieux le suivi et le contrôle de l'argent public qu'il apporte dans l'économie ?

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