Monsieur le Premier ministre, la première phase du grand débat national est sur le point de s'achever par la consultation des différents groupes parlementaires, qui se déroule, comme nous l'avions souhaité, cette semaine et la suivante dans l'hémicycle.
Alors que nous entrons dans la campagne pour les élections européennes, le grand débat national ne peut plus se prolonger sous sa forme actuelle sous peine d'un mélange des genres dangereux pour notre démocratie. Il doit donc entrer dans sa phase active : celle des conclusions et des propositions concrètes faites aux Français.
La priorité, dès lors, est de rendre compte à nos concitoyens des consensus et des dissensus touchant les grandes décisions à prendre. Il faut les éclairer, en effet, afin de ne pas donner le sentiment de ne retenir que ce qui nous intéresse.
Ensuite, comment et selon quel calendrier précis construire des propositions consensuelles étayées par de solides analyses d'impact ? Le groupe Libertés et territoires a proposé que, à l'image de ce qui s'était notamment passé lors du Grenelle de l'environnement, les acteurs de la société civile, les élus locaux et nationaux, les administrations, mais aussi les représentants des citoyens puissent, dans un délai relativement court, proposer des décisions au Parlement et au Gouvernement. Qu'en sera-t-il ?
Restent les choix qui vous concernent directement, ceux essentiellement liés à la justice sociale et territoriale – le pouvoir d'achat des retraités en est un exemple. Avez-vous déjà défini des orientations ?
Enfin, notre cadre de décision ne pourra plus jamais être le même après autant de manifestations dans notre pays et à la suite du grand débat. Une vraie vague de décentralisation, de déconcentration et de partage des décisions s'impose. Y êtes-vous prêt ?
Si vous savez faire vôtre ce calendrier et instaurer ces nouvelles méthodes pour réagir aux crises sociales, écologiques et territoriales que nous connaissons, nous serons à vos côtés, mais, surtout, vous ferez réussir la France. Le sursaut, monsieur le Premier ministre, c'est maintenant – ou jamais !