Monsieur le président Pancher, il y a trois mois, au moment où nous annoncions notre intention de nous engager dans la procédure inédite du grand débat, vous m'interrogiez, et je saluais en vous le partisan – et, à bien des égards, l'expert – du débat public et de l'association des citoyens à la prise de décision publique.
Je le refais d'autant plus volontiers aujourd'hui qu'après avoir consulté l'ensemble des groupes parlementaires et avoir discuté avec vous de l'organisation du grand débat, je peux dire que, par la mobilisation des citoyens, par l'implication des maires et des corps intermédiaires, par le nombre très élevé de productions recueillies sur le site dédié ou de contributions aux réunions physiques qui ont été organisées, il s'est agi d'un moment inédit ayant permis aux Français de s'exprimer, mieux : de débattre entre eux de sujets de politique nationale.
Je me permets de faire observer une chose qui m'a marqué au cours de ce débat : au fond, il a offert à nos concitoyens l'occasion de parler ensemble de ces questions en s'écoutant les uns les autres, en confrontant des points de vue qui n'étaient évidemment pas toujours convergents, alors même que, avec les années, les espaces où nous pouvons discuter de politique nationale se sont – peut-être paradoxalement – considérablement restreints dans notre société.