Monsieur le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, le 12 mars dernier, le Grande America a fait naufrage dans le Golfe de Gascogne, à 330 kilomètres des côtes françaises. Le bateau, qui avait pris feu deux jours plus tôt, contenait une cargaison hétérogène, avec à son bord 2 200 tonnes de fioul, 365 containers dont 45 contenant des substances dangereuses. Reste que la pollution des côtes ne sera pas comparable à celle causée par le Prestige, en 2002, avec ses 77 000 tonnes de fioul. Les conséquences environnementales ont en effet pu être limitées grâce à la distance à laquelle s'est produit le naufrage mais surtout grâce à la gestion efficace de la crise.
J'ai rendu visite au personnel de la préfecture maritime de Brest, à celui de la cellule du centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux – CEDRE – et j'ai pu constater la forte mobilisation de l'État, des collectivités et de l'Agence européenne pour la sécurité maritime, coordonnés par le préfet maritime. Plus de sept navires ont été dépêchés sur place par l'État, des représentants de la marine nationale, de l'Union européenne et de l'armateur. Des moyens sous-marins anti-pollution ont également été déployés. Les autorités britanniques nous ont apporté une aide précieuse au moment clé.
Si, je le répète, la gestion de la crise a été remarquablement menée, il faudra s'interroger sur la prévention des risques, le renforcement des règles de sécurité maritime, notamment pour les procédures de gestion des incendies. Il nous faudra donc légiférer sur le contrôle des navires et de leurs marchandises. Pouvez-vous, vous qui êtes aussi le ministre de la mer, faire le point sur l'évolution de la situation, sur les risques éventuels et sur les perspectives envisagées à la suite du naufrage du navire Grande America ?