Monsieur le député Causse, votre question me permet de faire le point sur la situation, trois semaines, exactement, après le naufrage du Grande America. Je tiens avant tout à saluer les marins, civils et militaires, qui ont oeuvré dès la première heure d'abord pour sauver l'équipage qui avait dû abandonner le navire en pleine nuit et en pleine tempête, ensuite pour commencer la lutte contre la pollution. Plus de dix navires ont été déployés en même temps dans la zone concernée, très vaste, à plus de 300 kilomètres des côtes, cela dans des conditions météorologiques souvent très difficiles.
Grâce à la solidarité européenne – des navires français et britanniques ont été dépêchés pour sauver l'équipage, puis les Espagnols nous ont prêté main forte, dans le cadre de l'Agence européenne de sécurité maritime, créée après les drames des pétroliers Erika et Prestige et qui est aujourd'hui tout à fait opérationnelle – nous avons pu récupérer les six conteneurs flottants qui s'étaient détachés au moment du naufrage et les rapporter à terre, à La Rochelle. Nous avons par ailleurs pu réduire la nappe de pétrole en procédant à des opérations de pompage, et même de chalutage, à chaque fois que c'était possible. Là aussi, les déchets et les résidus ont été rapportés à terre.
On ne peut toutefois pas assurer que le risque de pollution a totalement disparu, il faut rester prudent, mais il sera réduit à des boulettes, des galettes de fioul dont on ne peut prédire le lieu et le moment d'arrivée sur nos côtes. Nous allons donc déployer des moyens pour nous y préparer. J'ai d'ailleurs demandé au préfet maritime de continuer d'agir en toute transparence en ce qui concerne tant la cargaison que les images sous-marines qui seront tournées le long de l'épave par le robot envoyé par l'armateur.