La culture du prix bas, forgée par la grande distribution, est totalement malsaine et dangereuse. Elle oriente les plus modestes vers la malbouffe. Ainsi, les plus modestes sont les plus mal nourris.
C'est pourquoi nous soutenons les circuits courts, le regroupement des agriculteurs et la transition vers une agriculture respectueuse de l'environnement à la portée de tous.
Lorsque nous procéderons à l'évaluation de la loi « agriculture et alimentation » – EGALIM – , nous devrons prendre en compte ces enjeux, afin de permettre une meilleure alimentation pour tous, équilibrée et produite à partir de denrées locales, au bénéfice des agriculteurs, donc des territoires.
Et les déplacements ? À l'origine du mouvement des gilets jaunes, on trouve d'abord et surtout le manque de transports en zone rurale et péri-urbaine.
Or nous sommes à un tournant, s'agissant de nos modes de déplacement, caractérisé par l'arrêt inévitable de l'utilisation des carburants polluants que sont l'essence et le diesel. Les territoires les plus éloignés des centres-villes, où l'offre de transports vient à manquer, sont directement concernés.
Pourtant, des solutions s'offrent à nous. Au groupe MODEM et apparentés, nous soutenons un mix énergétique intelligent, permettant, en fonction des territoires, d'utiliser des modes de transport propres. En effet, l'objectif n'est pas de passer d'une dépendance à l'essence à une dépendance à l'électrique.
Les débats à venir sur la loi d'orientation des mobilités – LOM – seront pour nous l'occasion de réfléchir aux moyens de permettre la liberté des mouvements, qui prend des formes très différente en zones rurale et urbaine. Ainsi, les carburants à base de gaz naturels pourront être utilisés pour les trajets longue distance, et l'électrique pourrait l'être majoritairement au sein des territoires urbains et ruraux.
Ces carburants alternatifs sont issus de filières françaises en plein essor. Citons notamment la méthanisation, avec le bio-GNV. Ces filières sont en plein boom, avec des créations d'emplois à la clé. On le voit : notre pays est prêt pour le développement des filières vertes.
Tout au long des réunions auxquelles nous avons participé dans nos circonscriptions – quinze pour ma part – , aux côtés de nos maires, nous avons appris et compris une chose : nos concitoyens sont conscients de la dégradation de notre écosystème et de la nécessité de protéger notre planète.
Ils sont prêts, tous, à consentir les petits efforts du quotidien, et par là à contribuer au changement des comportements, des mentalités. Ils attendent, en revanche, des actes forts de notre part. Et c'est là que nous devons vraiment les entendre : les Français attendent un accompagnement plus fort et plus individualisé dans la transition vers une société décarbonée. Tout l'enjeu est de comprendre, et de faire comprendre à nos concitoyens, que la transition énergétique est liée à l'inégalité sociale, que la première peut être un remède à la seconde. L'objectif que nous devons nous fixer ensemble est simple : améliorer le quotidien de tous les Français tout en protégeant notre planète. Pour cela, nous devons urgemment passer d'une écologie punitive, incantatoire et symbolique à une écologie concrète, active, protectrice et accompagnée.
Ménager les territoires, réduire les émissions de gaz à effet de serre en luttant contre les passoires thermiques, améliorer notre alimentation en aidant nos agriculteurs, soutenir notre industrie en développant des mobilités propres : voilà ce vers quoi nous devons nous tourner. S'engager dans une transition écologique accompagnée, réfléchir avec les territoires, c'est réussir à protéger notre planète tout en augmentant le pouvoir d'achat. En somme, c'est ce que nous demandent les Français depuis novembre, et probablement depuis bien plus longtemps.
Le constat est donc dressé, les demandes et revendications identifiées. Débattons-en, d'abord ; proposons, ensuite ; agissons, enfin. C'est, mes chers collègues, ce qui est attendu de nous, du Parlement.