Vous organisez un débat pour connaître les attentes des différents groupes parlementaires concernant le grand débat, et plus particulièrement les enjeux écologiques.
En matière d'écologie, notre première attente, notre souhait, notre exigence, c'est que personne n'oublie les éléments déclencheurs du mouvement des gilets jaunes.
À l'origine du mouvement, il y a une décision et une réalité. La décision, c'est la hausse brutale et insupportable des taxes sur les carburants, au nom de l'écologie, affaiblissant le pouvoir d'achat des Françaises et des Français. La réalité, c'est que moins de 20 % de cette nouvelle fiscalité était consacrés dans les faits à la défense de l'écologie ; le reste était destiné à tenir d'autres promesses.
Une fiscalité brutale et insupportable, plus un manque de transparence : le mouvement des gilets jaunes était né. Voilà donc notre première exigence : qu'il n'y ait désormais plus d'augmentation de la fiscalité, et que l'effort fiscal existant au nom de l'écologie soit consacré aux défis environnementaux, en particulier à l'évolution de notre climat.
Je dis tout cela car il semblerait que l'exemple des carburants n'ait pas suffi. Je pense à celui du financement de la politique de l'eau et de la biodiversité en France, au moment où chacun s'accorde à considérer que l'eau sera l'un des principaux enjeux du XXIe siècle.
Il y a plus de cinquante ans, la politique de l'eau a donné naissance au principe pollueur-payeur, avec la création des agences de l'eau puis des comités de bassin. Or aujourd'hui, au moment de ce débat, mes chers collègues, monsieur le ministre d'État, mesdames les ministres, 17 % des redevances de l'eau prélevées sur les consommateurs sont détournés de la politique en faveur de la biodiversité pour alimenter le budget de l'État.