Madame la députée, vous l'avez reconnu vous-même : il s'agit d'une question de portée générale sur l'ambition écologique, qui arrive après le débat que nous venons d'avoir.
Je le répète : lorsqu'il a participé, il y a quelques semaines, dans le cadre du grand débat, à une rencontre sur le thème de l'écologie à Gréoux-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Président de la République a dit qu'il fallait aller plus vite, plus fort, plus loin. Pour cela, nous devons nous donner des objectifs. C'est ce que nous ferons, de nouveau, dans le cadre du projet de loi énergie-climat qui sera présenté dans quelques semaines en Conseil des ministres et qui sera examiné au mois de juin par l'Assemblée nationale. Ce texte comprendra des objectifs chiffrés, échelonnés dans le temps, suivant une méthode progressive. J'ai en effet la conviction que les changements profonds sont toujours progressifs. Les modifications brutales n'amènent qu'à faire marche arrière ; elles suscitent tellement de crispations et d'oppositions qu'on ne fait rien.
Il reste que cela suppose des choix. Vous avez cité l'exemple de l'huile de palme. Je sais que d'autres députés de votre groupe, dont M. Millienne, sont mobilisés sur cette question, eu égard au risque de déforestation. Par rapport à cet enjeu, il convient d'assumer nos responsabilités. C'est pourquoi nous avons élaboré une stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, que nous voulons défendre aussi à l'échelon européen, pour lui donner encore plus de force. Nos choix de consommation ici et maintenant, en France comme en Europe, ont en effet des conséquences dans le reste du monde, notamment là où il y a des exploitations forestières.
Il faudra donc prendre des décisions. Veut-on, oui ou non, développer les agrocarburants ? Si oui, à quel coût et avec quelle part de produits importés ? Autant de questions sur lesquelles il faudra faire des choix clairs, à l'échelon de la France comme à celui de l'Europe.