Des ministres participent aux marches pour le climat et affirment, face à des jeunes réunis pour débattre, que le capitalisme « ne tourne pas rond », et qu'il est même incapable de répondre aux enjeux environnementaux. Dans le même temps, ensemble, vous prônez le dialogue auprès de multinationales qui agissent manifestement contre le climat et contre les engagements de la France, et continueront de le faire.
Vous jugez inutile de contraindre les banques à stopper le financement d'énergies fossiles, pour se tourner vers celui d'énergies renouvelables. Vous laissez des industries fermer sans développer aucun plan d'investissement pour assurer leur conversion ; vous refusez d'envisager la renationalisation des autoroutes et de taxer le kérosène, préférant taxer sévèrement les automobilistes. La taxe carbone est socialement injuste, et les entreprises les plus polluantes qui, comme Total ou ArcelorMittal, en sont presque exonérées à l'échelle nationale, obtiennent gratuitement la plus grosse part de leur quota d'émission.
Faisant fi des demandes de nombreuses associations qui vous alertent chaque jour sur le sujet, vous n'avez de cesse de culpabiliser les ménages sur leurs modes de déplacement et d'alimentation. Dans le même temps, vous envisagez de privatiser les routes nationales, vous continuez de fermer les lignes ferroviaires et saluez les dividendes de Bayer-Monsanto, puisque la liberté d'entreprendre primera toujours, à vos yeux, sur celle de bien se loger et de bien se nourrir.
La demande de justice qui s'exprime partout dans le pays est aussi la conséquence de la casse du service public, et celle-là, vous l'accélérez : chaque jour, des écoles, des bureaux de poste, des maternités et des hôpitaux ferment. Cette politique délétère a dévitalisé les territoires, précarisé leurs habitants et forcé ces derniers à de nouveaux déplacements. Dans les cahiers de doléances comme dans de nombreuses manifestations, justice sociale et justice environnementale marchent ensemble. Entendez-vous tout simplement répondre aux attentes exprimées sur ce point, et comment ? Soutenez-vous, monsieur le ministre d'État, vos collègues anticapitalistes ?