Plus sérieusement, Brune Poirson – puisque c'est d'elle que vous vouliez parler, j'imagine – , ici présente, a effectivement appelé à une transformation du capitalisme et de l'économie, ce à quoi je ne puis que souscrire. Je passe même mes journées à le dire ! « Décarboner » l'économie, selon la formule consacrée, cela veut dire la transformer en profondeur, à travers des objectifs assignés à l'industrie.
Quant à ce que vous dites sur Bayer-Monsanto, c'est quand même un peu fort de café ! La France est le seul pays d'Europe à s'engager dans la sortie du glyphosate, et ce en trois ans ! M. Herth, d'ailleurs, trouvait que nous allions trop vite et trop loin en ce domaine. Aucun pays d'Europe n'envisage une telle mesure, même en cinq ans ! Si nous servions les intérêts de Bayer-Monsanto, nous ne nous engagerions assurément pas dans cette voie – puisque, comme vous le savez, c'est cette société qui produit le glyphosate.
Quant à l'accompagnement, le Gouvernement a proposé des dispositifs ciblés, sur le remplacement des voitures ou des chaudières. Il entend aller plus loin encore : nous allons donc y travailler ! Tout cela, à savoir l'accompagnement social de la transition écologique, sortira du grand débat. Une chaudière à 1 euro, cela ne peut pas être pour tous les Français, évidemment ! Une telle mesure ne peut bénéficier à un Français qui gagne 10 000 euros par mois, mais, par exemple, à des retraités qui, comme ceux que j'ai rencontrés en Seine-et-Marne début janvier, touchent à eux deux 2 000 euros de retraite mensuelle. Eux voient leur chaudière au fioul être remplacée par une pompe à chaleur électrique. « Pour nous », m'ont-ils dit, « cette mesure est concrète : elle représentera de 1 000 à 1 500 euros d'économie sur la facture annuelle d'énergie, et nous permettra ainsi de partir en vacances. »