En 2002 – tout le monde s'en souvient – , lors du sommet mondial du développement durable, à Johannesburg, le président Chirac disait : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Dix-sept ans plus tard, la maison ne se contente plus de brûler : elle se réduit en cendres ; pourtant, nous continuons de regarder ailleurs. La biodiversité se meurt en silence et nous savons que nous en sommes responsables. Le XXIe siècle est devenu, pour les jeunes générations, pour ceux qui, justement, ont aujourd'hui dix-sept ans – et qui peuvent être nos enfants, nos petits-enfants, les enfants des gilets jaunes – , celui du cri d'alerte pour la sauvegarde de la nature, comme en témoigne leur mobilisation en France et en Europe.
Notre responsabilité collective est donc engagée et il nous appartient de repenser entièrement nos comportements : modes d'alimentation, dépense énergétique, mobilités et déplacements, gestion de nos déchets, consommation courante – autant de sujets qui demandent à être reconsidérés, autant d'urgences qui nous obligent à nous réinventer.
Cette réflexion doit s'appuyer sur les richesses et sur les opportunités que nous offrent nos territoires : en matière d'énergies vertes – méthanisation, énergies non fossiles ; eu égard aux ressources alimentaires, avec la mise en oeuvre d'une agriculture responsable et raisonnée et de contrats locaux entre territoires urbains et ruraux, mais aussi entre agriculteurs et citoyens ; dans le domaine des mobilités, enfin, grâce à de nouvelles formes de déplacement qui accroîtront l'équité écologique entre territoires et la solidarité entre villes et campagnes.
La transition écologique et solidaire, ce sont des investissements concrets dans tous les domaines qui touchent notre vie quotidienne. Cette transition contribue à une nouvelle prospérité, en particulier dans les campagnes, qui sont le lieu de l'innovation et des nouvelles activités contribuant à satisfaire l'aspiration de nos concitoyens à un futur vert.
Si les modèles de financement de la transition doivent être clairs et partagés par tous, les investissements doivent l'être tout autant. Comment financer ces transformations pour que chacun puisse y prendre part en fonction de ses capacités, tout en veillant à ce que chaque territoire bénéficie de façon équitable des bienfaits de la transition écologique ?