Non, la question qui se pose, c'est : moins d'impôts pour qui ? Et davantage pour qui ? C'est la question de la répartition de l'effort qui est posée, non celle d'une diminution générale – qui ferait les affaires de certains de vos amis que vous avez déjà bien gavés au début de ce quinquennat.
Puisque la question que nous devons nous poser est à mon sens celle de la répartition de l'effort, et puisque vous nous convoquez pour formuler des propositions, en voici quelques-unes.
Tout d'abord, rétablissez l'impôt de solidarité sur la fortune ! Aujourd'hui, le tableau que nous avons sous les yeux est le suivant : la moitié des Français soutiennent toujours le mouvement des gilets jaunes, mais beaucoup plus, une écrasante majorité, approuvent les questions qu'il pose. Sur l'ISF, c'est vous qui êtes en minorité dans le pays, et vous le savez. Rétablissez-le ! Bien sûr, l'ISF ne suffit pas à faire une politique fiscale, mais la charge symbolique qui a consisté à redistribuer 1 million d'euros aux cent Français les plus riches quand vous demandez des efforts à tous les autres n'est pas acceptable – d'autant plus que nous ne voyons pas cet argent se réinvestir dans l'économie productive, vous le savez.
Je vous entends dire que le rétablissement de l'ISF ferait partir les riches. C'est faux. J'ai regardé : environ 0,2 % seulement des assujettis à l'ISF quittaient la France chaque année, sans d'ailleurs que l'on puisse prouver qu'ils s'en allaient pour des raisons fiscales. Mais quand bien même ce serait vrai, je vous propose une solution : l'impôt universel, comme certains États d'Amérique le pratiquent !