Le 17 novembre dernier, la colère des Français qui travaillent mais peinent à vivre dignement éclatait sur les ronds-points de France. Cette colère, nous la connaissons en tant qu'élus, que nous ayons eu une expérience de terrain ou que nous venions de la société civile. Cette colère nous interpelle, car elle est l'expression du mal-être d'un peuple de plus en plus fragmenté, qui ne se reconnaît plus face aux évolutions technologiques et sociétales. Cette colère exprime aussi une césure croissante entre la France des campagnes et celle des métropoles. Cette colère ne pourra disparaître que si la confiance est rétablie dans notre pacte social, autour d'un projet partagé pour l'avenir, le nôtre et celui de nos enfants. Il nous appartient de recréer ce lien.
Je tiens à saluer l'action du Président de la République, du Premier ministre et du président de l'Assemblée nationale, qui ont su réagir. Le 5 décembre dernier, un premier débat a été organisé dans l'hémicycle. Le 10 décembre, le Président de la République a annoncé un projet de loi pour répondre à l'urgence économique et sociale, qui a été promulgué dès le 24 décembre.
Les mesures sont allées au-delà de l'annulation de la hausse des taxes sur les carburants : les heures supplémentaires ont été défiscalisées ; les rémunérations au niveau du SMIC ont été augmentées de 100 euros ; deux millions de salariés ont bénéficié de la prime exceptionnelle ; 70 % de retraités sont désormais exonérés de la hausse de la CSG. Que l'opposition ne prétende pas que rien n'a été fait ou qu'elle n'a pas été entendue, car nombre d'orateurs ici présents avaient demandé ces mesures !
Enfin, ces mesures d'urgence ne constituaient que le préalable d'une réforme de plus grande ampleur, que nous entamons aujourd'hui.