Dans un souci d'équité, nous sommes favorables à une prestation universelle, financée par la solidarité nationale, et à la suppression de la barrière des 60 ans. Il faut donc extraire la dépendance du champ de l'aide sociale, notamment dans une optique de réduction des inégalités territoriales. Ainsi, le groupe Libertés et territoires plaide pour la création d'une cinquième branche de la sécurité sociale, qui s'ajouterait aux branches maladie, accidents du travail, famille et retraite et dont la gestion pourrait être assurée par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie.
Le rapport de Dominique Libault évalue à 9,2 milliards d'euros le besoin de financement supplémentaire d'ici à 2030 pour prendre en charge le vieillissement de la société française. L'idée qu'il avance de réutiliser un impôt existant, la contribution au remboursement de la dette sociale, nous paraît une piste intéressante. Le défi à venir s'inscrit parfaitement dans les thématiques abordées aujourd'hui que sont la fiscalité et les dépenses publiques. En effet, celles-ci posent la question de la société que nous voulons, car derrière chaque impôt, derrière chaque dépense, il y a un choix d'intérêt général, un consentement social et une organisation collective de nos besoins. Quoi qu'il en soit, la solidarité nationale doit être la clé.
Enfin, la question du vieillissement de notre population nous invite à repenser notre système de retraites. Au-delà de la réforme en cours, deux dispositions nous paraissent devoir être prises en urgence : avant toute chose, la réindexation des pensions de retraites sur le coût de la vie, et l'introduction d'une règle de confiance pour qu'aucune retraite ne soit inférieure à 85 % du SMIC.