Vous poursuiviez en demandant aux Français quelles dépenses publiques ils souhaitaient voir baisser en priorité : celles de l'État, de la sécurité sociale ou des collectivités. Autrement dit : est-ce que vous préférez vous couper la jambe droite ou la jambe gauche ?
Vous concluiez ce questionnaire en demandant aux Français dans quelles dépenses ils voulaient couper en leur proposant de choisir parmi rien de moins que l'éducation, la défense, la sécurité, ou même l'environnement. À l'heure où le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat – GIEC – nous explique qu'il nous reste douze ans pour éviter la catastrophe, on croit rêver !
Notons que ce flou a stimulé la créativité fiscale de la majorité En marche et du Gouvernement, qui ont formulé des propositions très éloignées et parfois contradictoires. Le ministre de l'action et des comptes publics, M. Gérald Darmanin a proposé la suppression de la redevance télé, ce que personne ne réclame dans les débats, alors que les députés du groupe La République en Marche préféreraient baisser l'impôt sur le revenu des premières tranches du barème.
D'autre part, alors que les députés La République en marche proposaient de renforcer l'impôt sur la fortune immobilière, le ministre de l'action et des comptes publics qualifiait cette proposition de démagogique dans une matinale radio.
La même chose s'est produite pour les niches fiscales : dans la majorité, plusieurs voix souhaitent en remettre en cause certaines, mais Gérald Darmanin et Bruno Le Maire ont répondu en refusant toute augmentation d'impôt – supprimer les niches fiscales reviendrait à augmenter l'impôt.
Le grand débat a tourné au grand cafouillage : la vérité, c'est que vous êtes coincés, et vous ne savez plus quoi faire pour ne pas décevoir les Français. Je ne sais plus quel terme a utilisé le Premier ministre ? Déceptivité ?