Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 21h45
Débat sur la fiscalité et les dépenses publiques — Débat

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Vous avez raison, monsieur Garcia, la politique familiale a souvent été au coeur du grand débat et dans ce qui est remonté des demandes des Français. Un certain nombre de propositions sont bien entendu sur la table.

L'une des vôtres est d'augmenter de 100 euros par an et par enfant le plafond de l'avantage tiré du quotient familial, pour une dépense estimée à 600 millions d'euros, soit à peu près le coût de la prise en charge de la dépendance dès la première année de mise en oeuvre des préconisations du rapport de M. Dominique Libault. Nous devons donc faire des choix. J'ai déjà eu l'occasion de le dire, il ne s'agit pas d'augmenter les impôts mais de compenser toute dépense nouvelle et d'arbitrer entre des priorités.

Vous avez raison, la politique familiale doit retenir toute notre attention. Elle constitue une force de notre système de protection sociale, mais je ne suis pas sûr que l'effort doive avantager les familles qui paient des impôts puisque, par définition, ce sont les familles les plus aisées. Les familles monoparentales, je le rappelle, sont un nouveau problème de société auquel nous devons faire face. Je le rappelle aussi, 30 % de ces familles – où vivent 1 million d'enfants – vivent sous le seuil de pauvreté. C'est donc vers ces familles qu'ont été orientées les priorités de ma politique familiale, qu'il s'agisse de l'augmentation de 30 % du complément de mode de garde ou de l'augmentation de l'allocation de soutien familial.

Nous continuerons de travailler sur le sujet, puisque les familles monoparentales ont été, sur les ronds-points, au coeur de la révolte des gilets jaunes. J'entends votre proposition et crois que nous devons avoir une politique familiale ambitieuse. La création de places de crèche est une mesure universelle, qui aide toutes les familles, puisqu'elles ont toutes besoin de faire garder leurs enfants. C'est là une manière de pérenniser l'universalité de la politique familiale. Ce sont 30 000 places de crèche qui seront créées au cours du quinquennat, et nous insisterons bien entendu, a fortiori aujourd'hui, sur le soutien aux familles les plus défavorisées, pour venir en aide à ces 1 million d'enfants en difficulté.

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