Madame la ministre des solidarités et de la santé, permettez-moi tout d'abord d'exprimer aux résidents, aux familles et au personnel de l'EHPAD – établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – de Lherm, comme vous l'avez fait hier, toute la compassion de la nation face à l'épreuve qu'ils subissent.
Il y a quatorze mois, je vous interrogeais sur la crise naissante des EHPAD. Depuis lors, que de chemin parcouru ! Le 28 mars dernier, Dominique Libault vous a remis son rapport sur le grand âge et l'autonomie, c'est-à-dire un état des lieux et 175 propositions, qui sont le fruit d'échanges constructifs au sein de dix ateliers entre professionnels, représentants associatifs, élus et autres acteurs.
Avec une volonté, celle de changer le regard sur le grand âge, en bannissant enfin l'âgisme.
Avec un principe de base : la personne âgée doit être actrice de ses propres choix, celui qui est exprimé très majoritairement étant de rester chez soi.
Avec un fil conducteur : celui d'un grand plan national pour la création et la transformation des métiers du grand âge, ce qui est une nécessité absolue.
Avec une philosophie : mieux accompagner, en menant une politique en faveur du couple aidant-aidé à tous les niveaux de l'accompagnement. Nous sommes d'ailleurs ravis que certains points de la proposition de loi de Paul Christophe, rejetée en décembre dernier, aient été retenus, même si cela est un peu teinté d'amertume, car nous avons perdu quelques mois.
Avec une priorité, qui devra être déclinée de manière transversale dans toutes les mesures : la prévention de la perte d'autonomie.
Et, enfin et surtout, avec des moyens.
Il y a eu beaucoup de rapports, madame la ministre, mais rares ont été ceux, il faut l'avouer, qui comportaient autant de propositions audacieuses.
Tous les acteurs sont d'accord pour dire, comme vous d'ailleurs, que nous sommes au pied du mur. Des solutions vous sont présentées, mais tout cela ne servira à rien si elles ne sont pas financées. Il est désormais obligatoire d'étudier la question d'un cinquième risque de protection sociale et le problème du reste à charge. Nous n'avons plus ni le temps ni le choix.
Vous avez déclaré jeudi dernier qu'il était urgent d'agir. Vous le savez, je ne peux que vous suivre dans cette affirmation. C'est maintenant que tout commence, madame la ministre. Quel est votre calendrier ? Quelles propositions ont retenu votre attention ? Quelles sont vos priorités ?