… et chaque oratrice de sa contribution au grand débat national. La contribution parlementaire est d'autant plus importante que notre pays connaît sans doute, ici et ailleurs, l'un de ces moments particuliers de son histoire où la collectivité nationale doit décider de son sort, se rassembler pour faire corps et répondre aux questions posées par le monde tel qu'il a évolué.
Chacun tombe d'accord sur le fait que la situation que nous vivons n'est pas l'expression d'un simple mouvement conjoncturel. Au contraire ! Des ressentis, bien plus profonds que la contestation de mesures limitées, s'expriment.
Ce mouvement dit quelque chose d'important de l'état de la France. Il met en lumière des questions trop longtemps laissées de côté. Sous ce rapport, il est certainement l'enfant de plusieurs décennies de non-dit, au cours desquelles notre pays a connu des transformations profondes, les subissant plus souvent qu'il ne les a initiées.
Les mutations politiques, économiques, sociales et culturelles ayant caractérisé le monde occidental ont peut-être atteint notre pays encore davantage, de plein fouet, portant atteinte à ce que l'on a appelé le « modèle français ». Face à ces transformations, qui sont autant d'enjeux, les politiques menées n'ont pas toujours été au rendez-vous.
Ce n'est faire injure à personne que de rappeler que, si nous en sommes là aujourd'hui, c'est aussi parce que, depuis plus de trente ans, nous n'avons pas su préparer notre pays à ces défis et nous ne lui avons pas permis d'y faire face de façon adaptée.