Madame la ministre, messieurs les ministres, à qui faites-vous le plus confiance pour vous représenter dans la société ? Sans préjuger de la réponse à l'une des questions du grand débat, il est, en effet, permis de s'interroger sur le fonctionnement de notre démocratie représentative.
Selon le groupe UDI, Agir et indépendants, ce fonctionnement doit continuer à se fonder sur les élus, représentants du peuple. C'est notre histoire et notre ADN politique.
Notre histoire a d'ailleurs évolué entre l'individualisme dit moderne de la loi Le Chapelier et une loi du XXe siècle renforçant, par exemple, le rôle des syndicats, entre institution et interaction, comme disait Pierre Rosanvallon.
L'évolution perdure, tout comme les comportements de nos concitoyens. Le lien direct entre un chef et le peuple peut sembler séduisant, mais la démocratie moderne doit se prémunir du populisme. Les corps intermédiaires en sont aussi les contrepoints, voire les contre-feux.
Dès lors, faut-il laisser davantage de place aux associations et aux organisations syndicales ou professionnelles ? Comment mieux associer les citoyens aux décisions ? Et si l'on admet le principe de la nécessaire participation à la démocratie, quels sont les préalables qui nous ferons reconnaître ces derniers comme représentatifs, donc légitimes ?
Laisser davantage de place à ces organisations, c'est trouver des moyens pour que leur voix soit écoutée, c'est coconstruire les conditions d'un fonctionnement efficace. Par exemple, il faut réfléchir à une meilleure présence des représentants de parents au sein des conseils d'école, de collège et de lycée.
La réflexion doit aussi s'étendre vers une parole renforcée des syndicats au sein des entreprises, ou des représentants d'usagers dans les services publics. Cette délicate évolution doit s'appuyer sur une concertation large, pour ne pas casser les équilibres. Pas de décisions abruptes, mais des discussions, au plus près des citoyens, pour faire évoluer les modèles.
Dans notre pays, trop peu de salariés sont syndiqués, et peu de parents s'engagent dans les associations de parents d'élèves. Nombre d'adhérents d'associations se comportent plus en consommateurs qu'en acteurs. Trop peu acceptent de donner de leur temps pour animer celles-ci.
Un citoyen engagé doit être un citoyen écouté, mais pour être écouté, il doit aussi s'engager – équilibre précaire et nécessaire au fonctionnement apaisé de notre démocratie. Quelles sont les mesures qui pourraient favoriser l'émergence de telles pratiques ?