Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 15h00
Débat sur la démocratie et la citoyenneté

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Je pense que ce débat mérite d'être ouvert, monsieur Perrut. S'il n'y avait pas aujourd'hui de rupture avec nos concitoyens, malgré le nombre de parlementaires – députés et sénateurs – dont nous disposons, nous pourrions nous dire qu'il ne faut rien changer. Vous avez suffisamment d'expérience pour le savoir – j'en ai moi-même quelqu'une comme député – , ce qui compte, au fond, ce n'est pas la taille de la circonscription, ni sa typologie. Vous êtes élu d'un département important, le Rhône, qui compte près de 2 millions d'habitants ; j'ai été élu d'un département qui en compte 150 000. En tout cas, la rupture est bien là, et il ne faut pas penser que ce schisme est dû seulement à la taille de la circonscription. Il faut aussi poser la question des moyens dont disposent les parlementaires, notamment des collaborateurs et des moyens en circonscription, précisément en vue de renforcer leur rôle. Il faut assumer d'ouvrir ce débat.

Je ne suis pas intimement convaincu qu'il faille, par exemple, dix-sept sénateurs et davantage de députés dans le département du Rhône pour garantir cette représentation. Ce débat a été ouvert pendant la campagne présidentielle – des positions divergentes ont alors été exprimées – , a été abordé lors de l'examen du projet de réforme constitutionnelle et pendant le grand débat national, et mérite d'être poursuivi. Je n'ai pas de doctrine en la matière, mais je suis intimement convaincu que la relation que nous avons avec nos concitoyens a changé. Lorsque vous avez été élu député, il y a vingt-deux ans, vous n'aviez pas les mêmes méthodes de travail qu'aujourd'hui. Le quotidien a lui aussi changé, notamment les attentes de nos concitoyens. C'est sur ce point que nous devons travailler.

Vous m'avez interrogé sur un éventuel retour du cumul. J'aurais du mal à vous expliquer que le cumul est une catastrophe : j'ai été député et maire pendant cinq ans. Vous-même, monsieur Perrut, vous avez été député pendant vingt-deux ans et maire pendant neuf ans. Or je ne suis pas convaincu que vous ayez été un mauvais député pendant treize ans !

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