Intervention de Laure de La Raudière

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 21h30
Débat sur l'organisation de l'État et des services publics

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière :

Nous abordons ce soir le quatrième thème du grand débat national : l'organisation de l'État et des services publics.

Le mouvement des gilets jaunes, cela a déjà été dit, est issu à l'origine des territoires ruraux, où le sentiment d'abandon est fort, et où le sentiment que tout est fait pour les grandes villes, et rien pour les ruraux est omniprésent : les habitants des villes, dit-on, ont accès à l'hôpital et à une maternité proche, ils ont des médecins généralistes et spécialisés, ils ont un internet à très haut débit fixe et la 4G, ils ont des universités et des transports en commun, ils ont tous les services. Depuis quinze à vingt ans, les ruraux voient les services et les petits commerces fermer dans leur commune : plus de boucherie, plus d'épicerie, plus de café, plus de médecins, plus de boulangerie. Les habitudes de consommation, de vie, de trajets ont changé. Tout cela est bien compris, mais le sentiment d'abandon demeure.

Alors, lorsque l'État décide de fermer un service public, la population le vit comme une trahison : en milieu rural, nous payons pourtant nos impôts comme tout le monde.

Il faut radicalement changer la méthode de l'État relative à la présence des services publics dans le territoire. L'important, c'est que le service aux citoyens soit maintenu, et non pas nécessairement la structure qui rendait le service. Prenons des exemples afin de l'illustrer, et de montrer ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.

La fermeture de bureaux de poste, d'abord : pour douloureuse qu'elle soit, elle a toujours été discutée avec les élus locaux, et des solutions de proximité ont été mises en place, comme les agences postales communales ou les points poste. L'organisation a été pensée dès le départ, dans le but de maintenir les services aux citoyens.

Prenons maintenant l'exemple de la fermeture des trésoreries. Un appel téléphonique du directeur départemental des finances publiques, laconique, au maire et parfois au député, leur annonce la nouvelle. Ma seule question a été : « Qu'avez-vous prévu pour les citoyens ? » Pas de réponse. Ce qui veut dire : rien. C'est brutal et sans solution de remplacement pour les personnes, souvent les plus en difficulté, qui payent leurs impôts, ou les services fournis par les collectivités, au guichet, en liquide. C'est en fait insupportable, c'est même inadmissible.

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