Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 21h30
Débat sur l'organisation de l'État et des services publics

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Dans toute la France, au cours des dernières semaines, des professeurs ont manifesté leur profond désaccord avec le projet de loi pour une école de la confiance. Or vous n'êtes pas sans savoir, messieurs les ministres, messieurs les secrétaires d'État, qu'en matière de services publics, celui de l'éducation est l'un des plus essentiels.

Depuis le mois de décembre, plus de 70 000 fonctionnaires de l'éducation nationale se mobilisent sur des plateformes numériques et les réseaux sociaux. Depuis le mois de février, ils – et elles – sont dans les rues, pour manifester contre la casse sociale que vous organisez minutieusement.

Par souci d'économie de moyens, vous regroupez les écoles dans les territoires périurbains. Ce faisant, vous fermez des classes dans les zones rurales.

Vous renforcez l'isolement et la précarisation de milliers de familles et d'enfants. Vous creusez les inégalités sociales, territoriales et culturelles entre les élèves.

Vous supprimez les postes de directrice et de directeur d'école, par le biais de la constitution des établissements publics des savoirs fondamentaux, et qualifiez de menteurs les enseignants qui le déplorent.

Drôle de façon de créer de la confiance ! Aux côtés des parents d'élèves, organisés dans leurs syndicats, et des comités des « stylos rouges », des professeurs lancent l'alerte en se mettant en grève dans toute la France.

Pendant que M. Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, faisait le tour des médias, les grilles de 150 à 200 écoles de mon département de la Gironde – soit un quart de ses établissements scolaires – étaient fermées.

La privatisation de l'école, le tri social organisé et l'autoritarisme ne peuvent être des mesures correctes et justes pour les enfants de la République.

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