Les fractures, de l'accès aux services publics, à la santé, à l'emploi, à la justice – la liste est longue !– sont nombreuses. À chacune des réformes, nos concitoyens voient des services publics fermer. On leur explique que la dématérialisation est la nouvelle solution. C'est vite oublier que, la fracture étant aussi numérique, certains Français ne peuvent y avoir accès.
Alors que, pendant plusieurs mois, les Français ont exprimé leur désarroi quant à la disparition des services publics, monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, vous vous êtes vu remettre la semaine dernière un rapport de contributions au grand débat de la part d'un cabinet privé, qui préconise le recours massif à l'externalisation des services publics, arguant de 25 milliards d'euros d'économies.
Cela revient à confier au privé des services et des missions du service public. Certains pourraient penser que cette fausse bonne idée est la solution pour faire des économies mais, avant de limiter et de dépecer une nouvelle fois nos services publics, je vous invite à faire preuve d'audace et de bon sens pour réaliser ces économies, en faisant simplement confiance aux élus locaux.
Nous venons tous les deux d'une région que nous connaissons fort bien, une terre populaire, qui a connu des décennies de difficultés, où des citoyens, laborieux, fiers de leur travail, et de leur solidarité expriment, peut-être plus qu'ailleurs, leur refus de voir les décisions publiques qui les concernent s'éloigner chaque jour un peu plus d'eux et être prises depuis des bureaux lointains, froids, anonymes, déconnectés des réalités locales.
La France a besoin d'une nouvelle gouvernance, qui prenne en compte les demandes et les besoins de la population, relayés par les élus de terrain. Cela signifie que tout ne peut pas être décidé à Paris. Il faut repartir de la base pour comprendre les aspirations de nos concitoyens.