Il n'y a pas de honte à reconnaître qu'il y a des sujets sur lesquels on a du mal à être au niveau. Les questions que je vais vous poser, Monsieur le rapporteur, vous paraîtront donc peut-être élémentaires.
Une réflexion, tout d'abord : on s'aperçoit que, dans le champ technologique et industriel dont nous parlons, la France a disparu au fil des décennies, et que l'Europe existe à peine. C'est là un premier sujet de préoccupation. Par ailleurs, on sent bien que le questionnement tourne autour de la Chine et de Huawei, mais la captation d'informations transitant par les réseaux sous-marins – et ce alors que 93 % des communications internationales passent par eux – ou encore par les satellites – chaque Français en utilise, en moyenne, quarante-six par jour – pose elle aussi question. Or ces aspects ne sont pas abordés dans la proposition de loi.
Je le répète, je ne connais pas beaucoup le sujet, mais je pose quand même la question : se protège-t-on de tout avec ce dispositif, appréhende-t-on l'ensemble du champ concerné par la protection de l'information ? Au demeurant, l'enjeu dépasse largement la protection de l'information ou de la source puisque, ce qui est en cause, c'est la manipulation des systèmes technologiques, la captation ou l'introduction d'informations erronées et, tout simplement, la capacité à abîmer un système économique ou social.
Enfin, on sent bien que notre opérateur national, Orange, qui est le seul en mesure d'avoir une dimension mondiale, a une appétence particulière pour la marque que nous mettons en cause collectivement aujourd'hui. J'aimerais donc connaître l'analyse que fait le rapporteur pour avis de cette situation.