Il importe, me semble-t-il, de faire une distinction entre les plateformes publiques et celles qui ont une dimension un peu plus privée, comme Facebook, qui est d'abord un réseau social entre amis : si vos amis n'ont pas d'intérêt pour les groupuscules violents, vous n'avez pas de raison d'être confrontés à des contenus de ce type. Par ailleurs, pour avoir accès au contenu d'une page Facebook donnée, il faut s'y être abonné et l'avoir « likée », ce qui suppose une démarche proactive : les contenus qui vous arrivent ne vous arrivent pas tout seuls.
J'apporterai encore deux précisions. Imaginons qu'un groupuscule diffuse des propos conspirationnistes ou des fake news. Même si sa page a 1 000 likes, il touchera, au maximum, 10 % de ses followers, c'est-à-dire 100 personnes. Pour diffuser des contenus de manière plus large, il faut faire de la publicité, mais ces groupes y ont peu recours, parce que cela suppose des moyens et qu'ils risquent de trop s'exposer. En tout cas, nous avons des règles très claires en matière de publicité, nous validons celles qui sont publiées et nous ne laissons pas passer n'importe quoi. S'agissant des fake news, à partir du moment où les fact-checkers de l'Agence France-Presse (AFP) ou du Monde, par exemple, ont identifié des contenus douteux sur Facebook, leur visibilité est réduite d'au moins 80 % : ils n'étaient déjà pas très visibles et ils le sont encore moins.