Monsieur le Défenseur des droits, je voudrais revenir sur la question soulevée par Éric Ciotti, et me faire le défenseur de l'état d'urgence. Je souhaite en particulier réagir sur cette phrase que j'ai trouvée très violente : « Telle une pilule empoisonnée, le régime d'exception de l'état d'urgence, en place durant près de deux ans, est venu contaminer progressivement le droit commun ». Vous semblez – je dis bien : vous semblez – faire fi de tous les attentats qui ont frappé la France en 2015 et 2016. Je vous rappelle également que l'état d'urgence a permis, en 2017, de déjouer vingt attentats, ce qui n'est pas rien. Depuis lors, les attentats ne se sont pas arrêtés : nous avons eu celui de Strasbourg, avec Cherif Chekatt, et l'affaire de la prison de Condé-sur-Sarthe, avec Michaël Chiolo, qui a agressé violemment deux surveillants.
Il n'y a plus d'état d'urgence, mais il ne faut pas baisser la garde car les risques d'attentats existent toujours. Grâce à la présidente de notre commission, je suis corapporteur, avec Éric Poulliat, d'une mission d'information sur la radicalisation dans les services publics. Sans déflorer le rapport, qui sera rendu au mois de juin, je puis d'ores et déjà dire que nous constatons, dans les services publics, un recul de la laïcité et un renforcement du communautarisme. J'aimerais, monsieur Toubon, que vous soyez également le défenseur du droit à la laïcité.