Intervention de Coralie Dubost

Réunion du mercredi 3 avril 2019 à 9h35
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCoralie Dubost :

Monsieur le Défenseur des droits, ma question s'inscrit dans la continuité de celle de mon collègue Pacôme Rupin, que je salue et à laquelle je m'associe. Je veux en effet vous parler de discriminations. Votre baromètre 2016 montrait que l'apparence physique était le deuxième critère principal de discrimination à l'embauche et à l'évolution de carrière. Cela me paraît très significatif, surtout quand on croise cet élément avec d'autres critères de discrimination, tels que le genre ou les convictions personnelles. Je voudrais savoir si vous avez suivi particulièrement l'évolution de ce critère de discrimination, qui paraît pourtant être l'un de ceux au sujet desquels nous pourrions sensibiliser les gens et avancer rapidement, quand bien même un certain nombre d'affaires défraient régulièrement la chronique. En 2017, des chercheurs ont effectué un testing révélant que, lorsqu'on envoie un curriculum vitae, à compétences égales et parcours professionnel strictement identique, l'écart dans la proportion de réponses positives est très sensible entre celui qui présente une photo avantageuse et celui qui présente une photo disgracieuse : 42 % dans le premier cas et à peine 16 % dans le second. C'est très problématique du point de vue de la capacité de nos concitoyens à trouver un emploi.

J'ai trouvé également dans votre rapport une préoccupation toute particulière pour la situation des femmes. Vous citez ainsi une étude sur la profession d'avocat : il est sidérant de constater qu'en 2019, encore 69 % des femmes avocates âgées de 30 à 39 ans déclarent avoir été victimes de discrimination du fait qu'elles ont un enfant. C'est absolument scandaleux. Dans le reste du rapport, vous faites aussi état des discriminations au moment du retour de congé de maternité et des empêchements à l'évolution de carrière des femmes, plus spécifiquement pour celles ayant des enfants de moins de 6 ans. Comment travaillez-vous à la sensibilisation des entreprises à ce sujet ? Quels sont, selon vous, les outils pertinents, efficaces, efficients pour lutter contre ces discriminations, qu'elles soient conscientes ou inconscientes ?

Enfin, vous estimez, dans votre rapport, que les discriminations fondées sur la religion – ou, en tout cas, les convictions personnelles – sont manifestement plus nombreuses depuis quelques années et qu'elles pourraient conduire à brouiller le message sur la laïcité. Il semble que votre activité soit en augmentation dans ce domaine : pourriez-vous me donner des précisions ?

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