Évidemment, les réseaux, pour nos concitoyens, c'est avant tout le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE), autrement dit une composante de la facture. Mais ils représentent bien davantage : il s'agit d'acteurs industriels absolument majeurs, notamment dans la transformation. Comment les régulons-nous ? Nous pratiquons, effectivement, une régulation incitative.
Nous venons de publier, en février, le résultat d'une consultation de l'ensemble des acteurs concernant le cadre de la régulation. Le document s'appuie sur une annexe proposant un bilan de la manière dont les choses ont évolué en dix ans. Pour résumer, les coûts ont certes augmenté, mais ils ont été globalement maîtrisés. Les charges d'exploitation des distributeurs, notamment, ont augmenté moins vite que l'inflation, malgré les transformations très importantes auxquelles les réseaux ont dû faire face. La qualité d'alimentation – ce qui est important en matière d'électricité – s'est fortement améliorée au cours de la période.
Parmi les enjeux futurs, il y a d'abord la maîtrise des investissements : le président Carenco a raison. L'investissement est une forme de drogue. S'il est très important pour assurer la qualité de service et préparer l'avenir, il existe désormais des solutions de flexibilité moins coûteuses ; il convient de les étudier. Il faut donc être certain qu'on réalise les meilleurs investissements, les plus efficaces, et qu'on a bien étudié d'autres solutions, moins coûteuses. Le second enjeu est bien sûr celui de l'innovation : les opérateurs de réseaux doivent être à la pointe. Leur métier change, de même d'ailleurs que celui des personnes qui se raccordent. L'arrivée du véhicule électrique, par exemple, représente une transformation majeure ; il faut que le système électrique y soit préparé.