Monsieur le Premier ministre, comme beaucoup de députés, je reçois dans mes permanences de nombreux retraités en colère, car la question de la dépendance est centrale. Elle est très clairement liée aux petites retraites. Or, depuis votre arrivée au pouvoir, les retraités sont les grands perdants de votre politique avec une perte moyenne de pouvoir d'achat de près de 400 euros par an et par ménage.
La désertification médicale, l'accès aux soins ou la revalorisation des petites retraites sont des sujets majeurs. Sur la question essentielle de la réforme des retraites, le Gouvernement semble complètement égaré, tant vous naviguez à vue. Entre les propos contradictoires d'Agnès Buzyn, de Jean-Paul Delevoye et de vous-même, les Français sont perdus. Ils attendent une prise de position claire de la part du Gouvernement. Or tout semble indiquer que votre majorité prépare deux réformes aux antipodes l'une de l'autre : celle du Gouvernement et celle de M. Delevoye.
Cela m'amène à aborder le sujet de la dépendance, plus particulièrement du maintien à domicile et des moyens que vous comptez lui allouer. La loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement a suscité beaucoup d'espoirs. Pouvoir choisir librement de vieillir à son domicile ne doit pas être un rêve. Pour que cette liberté soit effective, plusieurs obstacles au maintien à domicile doivent être levés.
La question du financement du grand âge est tout sauf simple, tant les enjeux sont grands pour les années à venir. Depuis votre prise de fonction, monsieur le Premier ministre, quels moyens avez-vous mis en oeuvre ? Service à la personne, familles d'accueil, colocations et maisons seniors, professionnels de santé : c'est la grande braderie, aucune évolution et aucune aide de l'État ! Comment financer l'accompagnement de la dépendance pour aujourd'hui et pour demain ? Il y a urgence, pourtant.
Monsieur le Premier ministre, quelle place le Gouvernement souhaite-il donner au vieillissement dans notre société ?