Madame la ministre, depuis des années le sujet du cannabis est une arlésienne du débat public en France. Utilisé pendant des siècles, il avait été retiré de la pharmacopée des pays développés avant que la recherche scientifique, et bien souvent aussi le bon sens, amènent nombre de nos partenaires occidentaux à faire marche arrière.
Nous pourrions évoquer les bénéfices économiques de la légalisation du cannabis thérapeutique – je salue au passage les travaux de mon collègue Jean-Baptiste Moreau pour le territoire de la Creuse et son engagement pour que soient étudiées les conclusions du comité scientifique de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, mais je voudrais aborder ici l'enjeu sanitaire.
Les chiffres du baromètre de Santé publique-France et de l'Observatoire des drogues montrent qu'en 2017 près d'un Français sur deux l'a expérimenté et que plus d'un jeune sur quatre déclare avoir fumé dans l'année, soit les chiffres les plus élevés depuis 25 ans. Sur le plan sanitaire, nous devons acter l'hypocrisie de notre système où la réponse principale est répressive. C'est vrai, le cannabis comporte de nombreux risques qu'il conviendrait de mieux prévenir par un encadrement de la consommation. Mais cette approche répressive nous empêche également d'objectiver la réalité des bénéfices médicaux du cannabis pour de nombreux malades.