« Nous devions demeurer sous les abris jusqu'à ce qu'il s'arrête de pleuvoir » : tel est le récit livré par Daniel, un cultivateur de Mangareva, une des îles de l'archipel des Gambiers situé à 1 500 kilomètres au Sud-Est de Tahiti.
Il décrit les exercices réalisés sous le commandement de l'armée française par les 500 habitants et habitantes de cette île le 24 août 1968, jour où il fut procédé à quelques 400 kilomètres de distance à l'explosion de Canopus, une bombe thermonucléaire cent-cinquante fois plus puissante que celles qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki en août 1945.
Ces pluies radioactives et donc néfastes, les Polynésiens et les Polynésiennes ont dû les subir pendant trente ans, ainsi que tous les désastres qui les ont accompagnées : voilà pourquoi l'article 1er est si important.
Voilà pourquoi il nous semble que – même si, cela a déjà été dit, cet article est le fruit d'un long travail des élus de Polynésie ainsi qu'au niveau national, ainsi que de compromis qui ont été trouvés – la vérité historique ne doit pas pâtir de compromis qui effaceraient une partie de la réalité.
En effet, tel que l'article 1er l'exprime, en parlant de contribution de la Polynésie au fait nucléaire, une partie de la réalité historique et de celle des préjudices subis par les populations et par ce territoire se trouve, du fait de cette formulation, effacée.
Cet article est important, cela a été dit, et parce qu'il est important, il nous semble que la clarté est nécessaire.
Voilà pourquoi nous avons déposé un amendement que vous présentera tout à l'heure notre collègue.
Il s'agit d'un amendement qui est plus qu'un amendement d'appel et qu'un amendement symbolique : il nous semble en effet que l'importance de cet article mérite une clarté et une reconnaissance réelles qui tiennent compte de la réalité des préjudices et, du coup, de l'importance des réparations.