Chacun, ici, défend ses positions, je le comprends bien. Mais le texte, négocié pendant plus de deux ans, traduit l'accord de l'Élysée. La concertation a donc été de grande ampleur, avant même mon arrivée au ministère.
Depuis que j'en ai pris la tête, j'ai également veillé à entendre tout le monde, y compris les associations sur le terrain. Lors de mon dernier déplacement, il y a un mois, la question de la « contribution » a en effet été évoquée : c'est à ce moment, d'ailleurs, que le débat s'est ouvert sur ce terme, sur l'emploi duquel j'ai donc souhaité faire toute la clarté lors de la présentation du texte. De fait, c'est le terme qui avait été retenu, sans alors étonner qui que ce soit, dès avant mon entrée en fonction. Personne, dans le cadre de la concertation, ne voulait suggérer que la Polynésie a participé volontairement aux essais nucléaires : il était bien entendu que ceux-ci avaient été, à l'époque, un choix de la France.
Je remercie tous ceux qui ont travaillé sur ce texte, mais veux aussi vous rappeler, monsieur Brotherson, que je vous avais invité au ministère pour m'entretenir avec vous. J'ai très bien compris votre refus puisque, en tant qu'indépendantiste, vous ne souhaitez pas aborder l'ensemble du texte dont nous débattons. Je le répète, j'ai beaucoup de respect pour les positions des uns et des autres.
Dans ces conditions, j'émettrai un avis défavorable sur les deux amendements en discussion. Les deux années de travail dont j'ai parlé ont abouti à des débats, au Sénat d'abord, à l'Assemblée ensuite, en commission et, aujourd'hui, en séance. Chacun doit pouvoir s'exprimer car, vous avez raison, monsieur Ratenon, les générations futures liront nos débats d'aujourd'hui et étudieront l'histoire. Il est donc important que chacun puisse défendre ses arguments sur le texte.