Une forme d'équilibre a donc été trouvée, fruit d'une discussion très nourrie. Pour rebondir sur les échanges précédents entre M. Brotherson et Mme la ministre, je dirai même que les générations qui, dans quinze ou vingt ans, seront à notre place, auront forcément un regard différent, car leur compréhension de l'histoire aura forcément évolué. Ayons l'humilité de le dire : la reconnaissance du fait nucléaire est déjà, en tant que telle, un acte monumental. Ayons aussi l'humilité de laisser l'histoire se faire, se réécrire par les générations futures, en fonction de la façon dont elles la comprendront.
Je souhaite donc ardemment que nous nous en tenions au terme choisi, lequel, je le répète, est le fruit d'une concertation : il n'y a là, comprenons-le bien, aucune sorte de piège tendu à une population qu'il faudrait convaincre qu'elle fut volontaire ou complice des faits en question. Il s'agit de reconnaître ces faits et de commencer à en écrire l'histoire. Le terme retenu a certainement plein d'imperfections – quel mot n'en aurait pas ? – , mais, pour les raisons que je viens d'exposer, j'émets un avis défavorable sur cet amendement, dont je souhaite le retrait.