Je n'ai pas connaissance du coût de production. Vous avez néanmoins raison de rappeler que le coût de raccordement – voire celui de la plateforme – est « turpé ». C'est donc au titre de ce tarif d'utilisation qu'est assumé le coût de cette partie du démantèlement, qui n'incombe donc pas au producteur – lequel a tout de même à sa charge le coût du démantèlement du parc, étant précisé qu'il l'intègre certainement dans sa demande de tarif.
J'entends votre raisonnement et je connais l'objectif de cette commission. Vous aurez néanmoins à coeur de vous pencher sur cette question : avons-nous besoin des ENR alors que nous dégréons des moyens polluants ou traditionnels qui ne sont plus au rendez-vous ? Je maintiens ce raisonnement que j'ai tenu en début d'audition. Le raisonnement en termes de coût doit tenir compte du coût dans son ensemble.
On nous dit que l'interruptibilité coûte 90 millions d'euros, mais ce coût est couvert par le tarif. Autrement dit, ce sont en partie les ménages qui paient cette disposition. À ceux qui s'en choquent, je réponds que si les industriels disparaissent ou cessent de rendre ce service, le coût résiduel sera le même et les ménages paieront encore plus ! Il faut donc accepter cette mutualisation.
Si nous n'avions pas les ENR, en particulier l'éolien en mer dont le facteur de charge, de l'ordre de 45 %, est significatif – et en faveur duquel je plaide car il me semble que nous en avons besoin – et que nous dégréions dans le même temps les énergies carbonées, c'est toute l'économie d'ensemble qui s'en trouverait menacée. Je ne peux me substituer à votre commission et mon propos porte sur le raccordement, mais je me dois de vous encourager à adopter une approche d'ensemble.