Intervention de Thierry Trouvé

Réunion du mardi 9 avril 2019 à 10h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz :

L'étude du cabinet Navigant se place à l'échelle européenne. Elle fait état d'une économie de 200 milliards d'euros, mais qui ne porte pas uniquement sur la balance commerciale.

L'étude compare deux scénarios permettant de décarboner à 100 %. Dans le premier, faute de solutions pour décarboner le gaz, celui-ci est remplacé par l'électricité. Ce qui induit un certain nombre de dépenses : il faut remplacer les chauffages au gaz par du chauffage électrique, adapter les réseaux électriques et le système de production pour faire face à la pointe… Je vous ai dit que la France consommait autant d'énergie en gaz qu'en électricité, mais en hiver, la consommation est bien plus importante et il faut dimensionner le système en conséquence. Tout cela entraîne des dépenses.

L'autre scénario consiste à verdir le gaz, avec les solutions que nous venons d'évoquer. Ce qui entraîne aussi des dépenses, puisque le gaz renouvelable coûte plus cher que le gaz fossile.

Après comparaison, l'étude conclut qu'à l'échelle européenne, le scénario d'électrification intégrale coûterait 200 milliards d'euros de plus par an à l'Europe que le verdissement du gaz.

S'agissant de la balance commerciale, si l'on remplace le gaz importé de Norvège, d'Algérie, de Russie et du Qatar par du gaz vert produit localement par nos agriculteurs, ce sera bénéfique non seulement pour nos agriculteurs, mais aussi pour la balance commerciale de la France. Il s'agit d'une des externalités citées par M. Sauvage, mais elle n'est pas prise en compte dans le chiffre de 200 milliards que je citais tout à l'heure. De mémoire, nous importons entre 10 et 15 milliards d'euros de gaz naturel en France ; si nous produisons 100 % de gaz vert, c'est autant que nous pouvons espérer économiser sur la balance commerciale.

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