J'espère que vous n'avez pas retenu de notre intervention que nous plaidons pour gazéifier toute l'économie française… Pour nous, l'idée de complémentarité entre le gaz, l'électricité, mais aussi la chaleur, est essentielle.
À terme, notre vision de la décarbonation correspond d'ailleurs à un mix comprenant moins de gaz et davantage d'électricité. En effet, le gaz porte ses économies en lui-même, puisque la mesure la plus efficace consiste à changer les anciennes chaudières, ce qui permet de réaliser immédiatement 30 % d'économie en termes de consommation d'énergie. Nous prévoyons donc peu de nouveaux usages du gaz – ils ne sont actuellement envisagés que dans le secteur des transports –, mais plutôt une baisse de la consommation, alors que les usages de l'électricité seront certainement amenés à se multiplier dans les années qui viennent. Ainsi, l'équilibre entre le gaz et l'électricité devrait se déformer un peu, pour rejoindre une vision actuellement défendue au niveau européen. Jeter le gaz avec l'eau du bain serait une grave erreur ! Si nous voulons décarboner l'économie, nous devons d'abord nous demander quel est le chemin le moins cher pour y parvenir. Pour cela, il faut se référer à cet indicateur qu'est le prix de la tonne de CO2 évitée, ce qui doit logiquement nous conduire à la conclusion selon laquelle c'est le gaz qui constitue la solution à retenir.