Nous accueillons à présent trois personnalités du monde de l'université ou de la recherche, qui travaillent plus précisément sur les questions relatives aux marchés de l'énergie dans la transition énergétique.
Mme la Professeure Anna Creti enseigne l'économie à l'Université Paris-Dauphine et y participe aux travaux du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP), dirigé par le professeur Patrice Geoffron qui a publié très récemment dans Les Échos une tribune intitulée « Rendre la taxe carbone désirable ! » Mme Creti qui est également chercheuse senior en économie à Polytechnique, est une spécialiste des marchés du CO2 et de la concurrence entre les réseaux.
M. Cédric Philibert est analyste senior au sein de la division des Énergies renouvelables de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), une organisation internationale ayant son siège à Paris. Il a notamment été, au cours de sa carrière, conseiller technique au ministère de l'Environnement, puis auprès de la présidence de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Il a également effectué des missions pour le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui s'enorgueillit depuis quelques semaines d'avoir un vice-président français !
M. Philibert a plus particulièrement travaillé sur les caractéristiques des énergies intermittentes et les particularités techniques du solaire et de l'éolien. Il anime également un blog personnel, intitulé Énergies et Changement climatique.
Enfin, M. Nicolas Berghmans est un jeune chercheur en politiques climatiques et énergétiques au sein de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). Il est co-auteur d'une récente note de l'IDDRI, publiée en mars 2019 et intitulée « Après le gel de la taxe carbone, quelles priorités pour la transition énergétique ? ».
M. Berghmans ne manquera pas de nous présenter les grandes orientations de ce travail dont l'une des priorités est de restituer aux consommateurs la majeure partie de ce prélèvement, une proposition qui ne semble pas éloignée de l'idée, elle aussi récemment exprimée, par le professeur Patrice Geoffron.
Madame la professeure, messieurs, nous allons vous entendre, en premier lieu, lors d'un exposé liminaire d'une vingtaine de minutes que vous voudrez bien vous partager, si possible en vous complétant mutuellement, l'idée étant que « ce qui se conçoit bien s'énonce clairement » et que « les mots pour le dire arrivent aisément » ! Après vos propos liminaires, les membres de la commission creuseront les sujets qui les intéressent, ce qui vous donnera toute latitude pour préciser encore la qualité et la finesse de vos analyses.
Une des préoccupations de notre commission d'enquête est de mieux comprendre les raisons pour lesquelles la transition énergétique trouve, particulièrement en France, une traduction massive en termes de fiscalité, car la transition énergétique est davantage une transition fiscale qu'écologique. Ces propos, je le précise, n'appartiennent qu'à moi… Les niveaux d'imposition pèsent de plus en plus sur les consommateurs, au point de générer des doutes et, chez certains, un réel rejet de la transition écologique.
Le climat social actuel traduit pour partie ce désarroi de l'opinion. Vous comprendrez qu'il nous importe de connaître vos analyses et observations, notamment si vous disposez de comparaisons internationales. Pour l'heure, nous avons largement éclairé le sujet des recettes, ce que l'on prélève au nom de la transition énergétique. Vous constituez en quelque sorte l'aqueduc de ces deux pôles de réflexion que nous allons engager entre ce que nous dépensons et la façon dont nous le dépensons. Nous vous avons invités pour nous éclairer de manière large et transversale sur ces deux axes et sur la manière dont nous devrions appréhender notre sujet.
Le coût complet des énergies renouvelables, qui reste à définir plus précisément, est, bien évidemment, un des thèmes de réflexion de notre commission. Nous sommes particulièrement heureux de recevoir des chercheurs qui, par définition, sont peut-être plus éloignés de certains intérêts. Nous avons reçu des personnalités qui plaident depuis plusieurs années sur tel ou tel thème. Nous avons véritablement besoin, à un moment donné, d'un éclairage sur les degrés de maturité, le coût complet etc.
À la suite de votre intervention liminaire, les membres de la commission d'enquête vous interrogeront en commençant par les questions que ne manquera pas de vous poser Mme Meynier-Millefert, en sa qualité de rapporteure.
S'agissant d'une commission d'enquête, je vous demande, conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, de prêter le serment.
Je vous demande de lever la main droite et de dire « Je le jure ».