Intervention de Nicolas Berghmans

Réunion du jeudi 4 avril 2019 à 16h40
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Nicolas Berghmans, chercheur à l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) :

Je pense qu'il faut traiter les deux aspects en même temps. L'efficacité énergétique relevant de l'enveloppe des bâtiments, nous saurons rapidement si nous parvenons à améliorer la performance du parc de bâtiments ou s'il est préférable de passer à une solution plus axée sur le switch technologique vers une consommation d'énergie moins réduite mais plus décarbonée. Pour autant, il me semble important de porter l'accent sur ces deux aspects qui sont complémentaires.

S'agissant de la rénovation énergétique, nombre de mécanismes innovants ont été instaurés, en faveur des bâtiments publics notamment, mais le coeur du sujet est de mobiliser des acteurs très décentralisés afin que la décision d'investir dans la rénovation énergétique soit prise par le propriétaire d'un logement, par les copropriétés, etc. À cet égard, le calcul économique n'est pas seul à entrer en jeu ; la question de l'organisation de la filière et de la visibilité des dispositifs est essentielle pour le citoyen. L'article de l'IDDRI sur la taxe carbone en fait état. Il est important de montrer qu'il existe une prise de conscience de ces enjeux. Il faut les rendre visibles, mettre en place une aide globale pour inciter les citoyens à agir, non que l'État doive payer pour tout, mais parce qu'un citoyen ne prend pas spontanément ses décisions en tenant compte du long terme au même titre que la puissance publique. C'est pourquoi celle-ci doit organiser les filières et apporter une aide qui peut prendre différentes formes : prime, prêt préférentiel – on peut discuter de la forme. Il convient également, c'est essentiel, d'associer le citoyen au résultat final. Une fois la rénovation faite, le consommateur sera face à sa facture énergétique. Cette aide doit donc être associée à une obligation de résultat, ce qui n'est pas forcément le cas dans le dispositif français actuel. Voilà pour la réflexion sur le bâtiment.

S'agissant des inégalités, de nombreux chercheurs travaillent sur le sujet. Je pourrai vous fournir les travaux de l'École d'économie de Paris et du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (CIRED).

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