Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du jeudi 11 avril 2019 à 9h10
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Je vais essayer de ne pas revenir sur les émotions que vous nous avez fait partager aujourd'hui, parce qu'elles risqueraient de me déborder à nouveau. Surtout, ne nous jugez pas sur nos larmes mais sur les actes que nous produirons. C'est ce qui comptera.

Vous avez avancé des propositions pour passer d'un placement à un accueil, car c'est ce qui en jeu, afin que chaque enfant se sente accueilli et non placé, même si, dans un premier temps, je conçois que ce soit le premier sentiment qu'éprouve un enfant. Il s'agit de propositions très concrètes de formation, de suivi psychologique, de suivi de la scolarité, des choses extrêmement précises. Nos débats finiront par acter ou non ces mesures concrètes que chacun défendra différemment.

Un concept reste beaucoup plus flou. J'aimerais que vous puissiez réagir à la question portant sur la parole de l'enfant. On sait à quel point le sujet est compliqué. Vous dites qu'il est nécessaire de mieux écouter les enfants. On ne peut que partager cette appréciation, sauf que, dans vos différents parcours, on voit bien à quel point il y a de l'imperceptible et à quel point c'est compliqué. Sonya a indiqué qu'on lui avait demandé si elle voulait rester avec sa mère. Elle a ajouté : « On ne peut pas demander ça à un enfant. » De la même façon, si on demande à une mère schizophrène si elle veut rester avec son enfant, elle répondra qu'elle veut rester avec lui alors même qu'elle ne parvient pas à s'en occuper. Il est très compliqué de poser cette question.

Par ailleurs, vous dites : « Quand j'étais bien dans une famille d'accueil, on ne m'écoutait pas. » Je me dis qu'il faut entendre cette parole. Les situations sont diverses. Quand cela vaut-il d'écouter la parole de l'enfant ? Comment la construire ? Certainement à travers plusieurs voix, à travers un suivi psychologique, une écoute collégiale. Mais quels sont les éléments qui peuvent permettre à celles et ceux qui vous écoutent de se dire que cette parole de l'enfant doit être respectée à tout prix ?

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