Ma question rejoint celle de Mme Faucillon sur la parole. Au plus loin que vous remontez dans votre mémoire d'enfant, à quel moment cela ne fonctionne pas ? Vous l'avez très bien expliqué, Sonya : quand la mère, « le bourreau », est à côté, que peut-on dire quand on est enfant ? On entre dans une spirale de mensonges, de contrefaçons ? Je pose la question pour essayer de trouver des solutions à cette parole que l'on n'entend pas. Je dis « au plus loin de votre mémoire », car plus tôt ce sera, mieux ce sera. Que faudrait-il pour que la parole de l'enfant soit entendue, ou celle, éventuellement, d'un référent en lequel vous auriez confiance, mais qui, s'il ne fait pas partie du circuit juridique ou d'autorité parentale, n'est rien, n'est pas considéré, voire est suspect ? Je voudrais que nous trouvions des passerelles à activer.
Qu'est-ce qui permet de gérer sa colère – colère qui, de toute façon, est inéluctable ? Quand on est petit, il s'agit plus de souffrance que d'une marche, même si cela peut devenir une marche.
Quelles sont les étapes où votre vie se joue sans vous alors qu'elle pourrait se jouer avec vous ?
Pourquoi l'affectif est-il si tabou ? Dans vos vies, vous êtes confrontés à un affectif qui est tabou, que l'on ne veut pas vous apporter, que l'on ne veut pas reconnaître en tant que demande.